Paroles de lycéens : « Il faut continuer de se battre pour le féminisme »
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Qu’est-ce qu’être féministe aujourd’hui, pour toi ? Une évidence, une banalité, un combat continuel, un recul ?
Miana, 17 ans, terminale (Blois) : « Je pense que le féminisme est une cause importante. Malgré toutes les avancées de la société vers une égalité homme-femme plus respectée, il persiste de nombreuses inégalités. Par exemple, à temps de travail égal et poste comparable, une femme percevra un salaire inférieur de 4 % à celui d’un homme.
« La liberté des femmes est encore trop contrainte par les normes sociales et le regard des autres. Tous les individus doivent comprendre qu’une femme vit pour elle, et non pas pour plaire à l’image patriarcale encore dominante de la société. »
Combat continuel
Romane, 16 ans, 1re (Blois) : « Avant, les femmes n’osaient pas s’affirmer et revendiquer leurs droits, comme elles le font aujourd’hui. Je pense que chaque femme qui se respecte est féministe. Je ne peux pas assurer que le féminisme est une évidence, mais c’est un combat continuel : il faut continuer de se battre pour les droits de la femme. Je trouve qu’on a beaucoup évolué et tous les efforts finiront par payer un jour. »
À côté, pas contre les hommes
Orlane, 17 ans, terminale (Tours) : « Le féminisme n’est pas un combat contre les hommes. Laissons donc tomber les grands discours sur les sociétés patriarcales, les violences, le sexisme et tout ce qui contribue à faire de la femme un cliché de faiblesse et de passivité, et à faire de l’homme un prédateur sans cœur.
« Nous contribuons chacun à quelque chose, dans la société ou dans les relations qui nous lient. Faire preuve d’audace, de conviction, de caractère, d’indépendance au quotidien, ne pas se laisser marcher dessus et dire haut et fort ce que nous pensons, voilà ce qui contribue à l’émancipation de la femme.
« Plus que cela, c’est être suffisamment libre pour se dire que les hommes sont une option, non pas une définition de notre bonheur. »
Action politique
Manon, 17 ans, terminale (Blois) : « On entend encore des remarques concernant les femmes au volant, à propos des tâches ménagères, ou concernant les femmes refusant d’avoir des enfants ou même s’engageant en politique.
« Je pense que le combat du féminisme doit continuer et être transmis aux nouvelles générations. D’un autre côté, je trouve que les revendications se font aujourd’hui de manière excessive, entre autres sur les réseaux sociaux. Ce qui nuit à la discussion et donc à la cause féministe qui, à la base, prône simplement l’égalité hommes-femmes.
« Je pense que l’idée du féminisme, évident pour moi, doit d’être défendue au niveau politique. C’est le seul moyen que les mentalités changent. »
Pour les générations futures
Lisa, 16 ans, 1re (Niort) : « Le sexisme est ancré dans la société : un garçon n’est pas éduqué de la même façon qu’une fille. Par conséquent, un regard pesant est toujours posé sur les femmes et nous sommes constamment jugées sur nos actions et nos choix. Nous sommes mises, depuis notre plus jeune âge, dans des cases. Par exemple sur la façon de nous habiller : pour la société, une femme portant des vêtements moulants est trop vulgaire, et une autre portant des vêtements amples est vue comme un “ garçon manqué ”.
« Heureusement, aujourd’hui, la parole commence à se libérer et certains combats aboutissent, comme l’inscription de l’IVG dans la Constitution. C’est pour cela que nous devons continuer à nous battre pour les femmes des générations futures. »
Égalité des droits
Alexis, 17 ans, terminale (Blois) : « Être féministe aujourd’hui peut se résumer ainsi : éteindre les pensées moyenâgeuses qui sont les responsables des inégalités actuelles entre les droits des femmes et des hommes.
« C’est donc lutter contre ces parlementaires (hommes et femmes) qui se permettent de voter contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Le choix de vote de ces derniers illustre d’ailleurs parfaitement pourquoi nous avons eu raison d’inscrire ce droit dans la Constitution.
« Être féministe, c’est tout simplement vouloir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. »
Avancées et reculs
Pauline, 17 ans, terminale (Joué-lès-Tours) : « Il n’est pas normal que des femmes soient moins payées que des hommes pour un même travail ou aient moins de chances d’accéder à un poste qu’un homme. Il n’est pas normal qu’une femme ait peur de sortir seule dans la rue, ou se sente obligée de porter une tenue différente si elle veut sortir ou prendre les transports en commun. Être féministe c’est simplement vouloir placer les femmes à égalité avec les hommes, dans toutes les situations, pour qu’aucun ne soit avantagé par rapport à l’autre.
« Il reste des domaines largement dominés par les hommes et les droits des femmes sont encore aujourd’hui trop souvent remis en cause. En France, une partie de la population s’oppose encore au droit à l’IVG ou à des idées nouvelles, comme l’instauration d’un congé menstruel.
« Depuis 2015, les droits des femmes ont encore reculé dans certains pays. Alors, il faut continuer à les défendre, ne jamais penser que tout est acquis ou que la situation ne peut pas être encore améliorée. »
Incontournable et évident
Elyana, 15 ans, 2de (Tours) : « Le féminisme aujourd’hui est un combat continuel, car les inégalités et les violences dans la vie privée et sociale des femmes persistent.
« Le mouvement #MeToo a permis de sensibiliser, notamment la jeune génération, sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Le féminisme est alors devenu incontournable et est donc une évidence de nos jours. »